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Comment devenir community manager freelance ?

Publié le 19 juillet 2023 8 min Marie-Laure Bouchet

Se lancer à votre compte pour devenir community manager freelance (ou social media manager freelance), c’est bénéficier d’une totale autonomie et d’une flexibilité dans l’organisation de votre travail. Mais se lancer à son compte amène à se poser beaucoup de questions.

Ici, pas de tuto miracle sur la façon de procéder, mais plutôt un condensé de tout ce dont vous avez à penser. Chaque projet étant différent, les choix auxquels vous serez confronté ne dépendent que de votre projet et de vos besoins. Qui plus est, être préparé dès le lancement de votre activité vous évite bien des surprises par la suite.

Statut juridique, régime fiscal, aides au démarrage, fixation de vos tarifs… une multitude de choses à penser et qui peuvent, vous vous doutez bien, faire toute la différence pour la pérennité de votre activité.

Devenir community manager freelance, quelles obligations comptables et fiscales ?

Votre statut juridique et votre régime fiscal

En comptabilité, une de vos premières préoccupations est le choix de votre statut juridique qui d’ailleurs, aura forcément des conséquences sur votre régime fiscal, votre régime de sécurité sociale mais aussi sur la protection de votre patrimoine.

Vous pouvez opter pour :

  • l’entreprise individuelle ou la micro-entreprise,
  • des structures sociétaires (SASU, EURL…),
  • le portage salarial (si vous êtes de ceux que l’administratif décourage un peu, beaucoup…).

1- Community manager en micro-entreprise 

Au lancement de votre activité, la micro-entreprise s’avère être un bon tremplin avec :

  • une comptabilité allégée : elle se limite à la tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats,
  • la possibilité de bénéficier de la franchise en base de TVA,
  • des obligations sociales et fiscales simplifiées avec le versement libératoire de l’impôt sur le revenu.

2- Community manager et création de société

En société, vous profitez :

  • d’une séparation claire de votre patrimoine privé et professionnelle et vous pouvez protéger au mieux vos biens personnels en cas de difficultés,
  • de l’impôt sur les sociétés qui vous permet de bénéficier du taux réduit d’IS de 15 %,
  • de la possibilité d’optimiser entre rémunération et dividendes en cas d’exercice bénéficiaire,
  • de la possibilité de vous associer si vous souhaiter développer votre entreprise avec un ou des partenaires.

Par contre, il y a aussi des limites à se lancer avec la création d’une société :

  • En SARL, SAS(U) ou EURL, les coûts de création, de fonctionnement et d’une éventuelle fermeture sont bien plus élevés qu’en entreprise individuelle, que vous ayez opté pour la micro-entreprise ou l’EIRL.
  • Contrairement à la micro-entreprise, vous ne pouvez pas gérer seul vos obligations comptables. Vous devez trouver un expert-comptable qui s’adapte à votre statut de freelance.

A noter, en société, votre régime fiscal dépendra avant tout de votre statut juridique. Mais même si vous relevez d’un régime de plein droit, il est tout à fait possible de choisir sur option votre régime fiscal (sous conditions). Cela doit d’ailleurs être bien réfléchi si vous voulez bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse. Pour bien évaluer le régime fiscal le plus adapté (IR ou IS), il vous faut notamment estimer votre chiffre d’affaires prévisionnel.

3- Community manager en portage salarial

En portage, vous créez votre activité indépendante tout en étant « salarié » par votre entreprise de portage qui facture en votre nom vos clients. Cette relation tripartite est un peu particulière mais présente des avantages pour ceux qui démarrent en indépendant :

  • Pas de formalités ou presque, c’est l’entreprise de portage qui se charge de tout votre administratif et comptabilité,
  • Vous demeurez salarié avec des fiches de paies, des congés payés, une mutuelle, des titres restaurants… bref tous les avantages associés à un contrat de travail.

Mais cette situation à 1re vue avantageuse a bien entendu ses limites. Le portage représente un coût non négligeable puisque l’entreprise de portage vous prélève des frais de fonctionnement compris entre 8 et 15 % de votre CA.

Quel est le bon statut juridique pour lancer ma carrière de freelance ?

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TVA

Au lancement de votre activité et ce, quel que soit votre statut juridique, vous pourrez bénéficier de la franchise en base de TVA. Pour cela, votre chiffre d’affaires annuel ne doit pas dépasser 34 400 € HT. Avantage pour vous, vous n’avez pas à la « gérer ». Vous ne récupérez pas la TVA sur vos achats et investissements et ne la facturez pas à vos clients. Si vos clients sont des personnes physiques, cela vous permet de baisser vos prix. A vous d’évaluer si ceci pourrait devenir un avantage !

Quel budget de départ pour réussir le lancement de votre activité de community manager freelance ?

Les dépenses à anticiper à la création

Au-delà du matériel informatique qui évidemment est essentiel pour exercer, des outils et logiciels sont quant à eux tout aussi important pour être un community manager efficace. Hootsuite, Photoshop, Buffer, Swello… peu importe les outils que vous jugez indispensable, cela représente un coût qu’il faudra forcément inclure dans votre facturation.

Pensez également à protéger votre activité de tout risque avec l’assurance responsabilité civile professionnelle.

Aussi, selon votre situation, l’ouverture d’un compte bancaire professionnel sera pour certains obligatoires.

Les aides au démarrage

Un coup de pouce financier est toujours le bienvenu quand on se lance dans le monde de l’entrepreneuriat. L’ACRE (aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise) vous permet notamment de bénéficier d’une exonération partielle de charges sociales.

Si vous êtes demandeur d’emploi à la création de votre activité, vous pouvez bénéficier du maintien de votre allocation mensuelle pendant vos 1ers mois d’activité (ARE). Vous pouvez aussi toucher l’ARCE avec laquelle vous touchez 60 % du montant des droits à l’ARE restant dus à la date du début d’activité (base juillet 2023).

Community manager freelance, quelles sont les clés pour bien se lancer ?

Le taux journalier moyen (TJM)

Pas toujours simple de définir ses tarifs en freelance, d’autant plus que calculer votre TJM ne se résume pas à facturer les heures passées sur ce que vous a confié votre client. Pour un bon calcul, ça va plus loin que ça. Votre niveau d’expérience, vos frais de fonctionnement, vos charges et votre rémunération auront tout à voir dans la fixation de votre TJM.

Si libre à vous de choisir vos tarifs, deux réflexes sont toutefois à avoir en tête :

  • S’aligner avec les prix du marché en réalisant une étude de marché,
  • Facturer en fonction de la valeur apportée au client.

Aussi, ne facturez pas seulement les missions que vous avez accompli pour le compte de vos clients. Dans votre facturation, vous devez aussi y inclure le temps de prospection, l’administratif, vos charges et même vos congés.

Pour vous donner un ordre d’idée, en community management, le TJM se situe bien souvent aux alentours de 300 € si ce n’est beaucoup plus pour un community manager expérimenté ou spécialisé sur un domaine d’expertise particulier (certaines communautés sont très difficiles d’accès si on n’en comprend pas les codes).

L’élément différenciateur

Tout community manager se doit de maîtriser les réseaux sociaux. Jusqu’ici rien de surprenant ! Mais alors comment se vendre et surtout, comment se démarquer de la concurrence ?

Une des clés pour se différencier des autres est de se spécialiser. Un client préfèrera toujours travailler avec quelqu’un qui connait son secteur d’activité. Adaptez votre offre de façon à créer un avantage concurrentiel.

Mais si certains professionnels ne recherchent pas le « couteau-suisse du web », d’autres sont plutôt à la recherche d’un community manager freelance avec plusieurs cordes à son arc. Dès lors, vous pouvez tout aussi bien élargir votre champ de compétences (retouche photo, rédaction-web…) afin de vous ouvrir plus de portes.

Le développement de votre réseau

Se constituer son réseau ne se fait pas en un jour ! Mais il faut bien commencer quelque part pour le développer. Pour vous faire connaitre :

  • veillez à être visible sur le web, une évidence pour ce métier ! (réseaux sociaux, site internet, plateformes spécialisées comme twitch si vous êtes dans le gaming),
  • allez à la rencontre d’autres professionnels du même secteur lors de salons et conférences par exemple ou rejoignez des communautés d’indépendants souvent très conviviales et à même de vous soutenir dans les « moments de creux ».

Pour trouver vos premiers clients, plusieurs plateformes permettant la mise en relation d’indépendants et de clients prolifèrent sur la toile (Malt, codeur.com, 404works…). A tester pour commencer à vous constituer votre clientèle.

Le conseil de l’expert-comptable des freelances : l’importance de faire les bons choix à la création

Il y a mille et une raisons de se lancer en freelance mais il y a aussi mille et une choses sur lesquelles il est préférable de méditer avant de sauter le pas. Créer votre offre, fixer vos tarifs, soigner votre image… Bien sûr c’est beaucoup à penser avant de choisir l’entrepreneuriat et devenir community manager freelance.

Mais ce sur quoi il ne faut surtout pas faire l’impasse, ce sont vos choix comptables et fiscaux. Ils sont tout aussi importants pour la pérennité de votre activité. Vous faire accompagner par un expert-comptable dès la création de votre entreprise vous permet de débuter sur des bases solides. Un choix gagnant quand il s’agit d’optimiser sa fiscalité mais aussi quand il s’agit de rendre votre activité rentable et pérenne.

Tiphaine Jeanneau, community manager freelance, nous partage son expérience !

Tiphaine Jeanneau, community manager freelance ou Tiphainesocialmedia sur Instagram, partage quelques tips clés qu’elle a pu éprouver sur le terrain : définition de ses tarifs, facturation… Son retour pour se lancer sereinement à son compte en tant que CM.

Lancée depuis un peu plus d’un an, elle a fait le choix de se focaliser sur les entreprises locales situées dans le secteur de La Châtaigneraie en Vendée. Son objectif : accompagner les entreprises pour la création et le développement de leur présence sur les réseaux sociaux. Ceci, bien sûr, afin de les aider à booster leur visibilité.

Choix de la tarification

Si pour définir ses tarifs, chacun à ses préférences et chacun à ses propres offres, Tiphaine nous partage comment elle fonctionne :

« Je propose une offre « stratégie » pour définir ce qui est à développer sur les réseaux sociaux. Ensuite, vient tout ce qui est opérationnel, la publication et la modération des réseaux sociaux. Enfin, je propose une dernière offre qui a pour objectif d’assurer la présence de l’entreprise sur les réseaux à un moment clé, pour un événement notamment ».

Facturation

Tiphaine a fait le choix de facturer au taux horaire. « J’ai regardé à combien facture un community manager en sortie d’étude sur une journée mais ça me paraissait un peu trop par rapport à mon lieu d’exercice et pour les entreprises que je cible. Puis, j’ai demandé un bilan prévisionnel à ma comptable, ce qui m’a aidé à définir un tarif horaire. La fourchette de prix que j’avais en tête s’est finalement confirmée après le prévisionnel », explique Tiphaine.

Le plus contraignant pour Tiphaine, et qui l’est aussi pour beaucoup de freelance, c’est l’administratif : « c’est quelque chose dont je ne voulais pas m’occuper et c’est la raison pour laquelle je me suis vite orientée vers Amarris Direct, que ce soit pour le juridique ou ma compta, et ça fonctionne très bien comme ça ».

Premiers démarchages

Trouver son premier client n’est pas toujours simple. Tiphaine en a fait l’expérience, une tâche d’autant plus compliquée quand on exerce en local : « J’ai réussi à trouver mes premiers clients grâce au bouche-à-oreille et à la presse locale. Donc finalement mon tout premier client, je l’ai trouvé assez rapidement ».

Pour finir, Tiphaine nous partage 3 conseils avant de se lancer en tant que community manager freelance :

  1. Faire un état des lieux de ce qui existe, que ce soit en France ou dans sa zone d’activité.
  2. Bien définir ses offres pour être sûr de ce que l’on va proposer aux clients.
  3. Se soucier de la partie juridique pour se lancer plus sereinement, ce qui inclus le choix du statut juridique.

Besoin d’un coup de pouce pour créer votre activité en tant que CM ? Discutons-en ensemble !

Marie-Laure Bouchet

Content manager, rédactrice économique (gestion, développement des entreprises), spécialisée dans les sujets relatifs à l’accompagnement des petites entreprises.

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