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Devenir consultant, ça coûte combien ? Quels ratios et chiffres clés avoir en tête pour se lancer ?

Mise à jour le 08/07/2022 6 min Marie-Laure Bouchet

Devenir consultant n’est pas une démarche qu’on initie du jour au lendemain. Comme toute création d’entreprise, il s’agit de bien baliser le terrain avant de se lancer et d’identifier (surtout) la ou les premières missions qui vont vous permettre de démarrer. Comment préparer ce virage souvent très profitable pour votre carrière ? Accompagnant la création d’activité de consultant et le suivi de centaines d’entreprises de conseil au jour le jour dans leur développement, les comptables Amarris Direct savent bien les points clés à connaître et qui peuvent devenir rapidement critiques dans les premiers mois d’activité.

Quelles sont les 1ères étapes pour devenir consultant indépendant ?

  1. Analyser la demande potentielle :

Comme pour tout entrepreneur, la création de votre activité de consultant suppose une étude de marché minimale. Bien évidemment, celle-ci sera très différente de l’étude classique indispensable au lancement d’un produit. Même si vous n’avez pas forcément besoin de formaliser votre étude de marché très précisément, il sera tout de même très rassurant de coucher sur le papier ces pistes de réflexion et de les confronter aux avis de professionnels du secteur… d’ailleurs c’est souvent en réalisant cette étape de défrichage que vous rencontrerez des prescripteurs potentiels, des partenaires et, qui sait des clients.

Bonne pratique : lorsque vous obtenez un RDV avec un acteur de votre marché, ayez le réflexe réseau ! N’hésitez pas à demander à votre interlocuteur une recommandation auprès de l’une de ses propres relations susceptibles de vous éclairer à son tour dans votre démarche de création d’activité de conseil. Plus vous multiplierez les opportunités d’échange, plus vous conforterez vos intuitions et/ou les adapterez pour coller le plus précisément aux attentes de vos cibles.

  1. Faites un prévisionnel de vos besoins financiers

En créant votre activité de conseil, vos investissements matériels seront très faibles, puisqu’un simple ordinateur et un téléphone portable suffiront amplement pour devenir consultant. Mais des charges immédiates et nécessaires devront être payées avant même que vous ayez eu le temps de facturer. Assurez-vous d’avoir suffisamment de trésorerie au démarrage. Celle-ci peut provenir de financements externes (type emprunts) ou d’autofinancement (type apport personnel).

Les consultants ont généralement très peu d’investissements ou utilisent du matériel propre. Ce pourquoi un prévisionnel d’activité s’impose. Non pas pour vérifier que vous disposez bien des financements nécessaires pour vous lancer, mais pour vous assurer de la viabilité de votre projet.

  1. Choisissez le bon statut juridique pour devenir consultant

Pour le conseiller indépendant, le choix du statut juridique est assez vaste. Vous pouvez en effet très bien exercer :

  • Dans un premier temps, en micro-entreprise (CA < 72 600 €) et profiter d’un régime aux obligations et formalités simplifiées
  • En entreprise individuelle
  • En société : EURL ou SASU

Le choix de ce statut doit s’appuyer sur différents critères : montant du bénéfice prévisionnel, choix du mode d’imposition des bénéficies, volonté immédiate ou prochaine de s’associer, régime social envisagé… Toutes les questions à se poser pour trancher facilement le choix du statut juridique en tant que consultant.

Il faut prendre en compte en plus, votre situation en 1re année d’activité au cours de laquelle vous bénéficiez de l’Acre et pouvez continuer à bénéficier de l’assurance chômage si vous y avez droit. Le choix de votre statut juridique en tant que consultant aura en effet un impact direct sur le maintien partiel ou à 100 % de votre indemnité chômage.

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Quels sont les besoins financiers de départ pour devenir consultant indépendant ?

Contrairement à d’autres prestations de services, les missions de conseil peuvent parfois mettre beaucoup de temps avant d’être signées. Les grandes entités vous imposent en effet un processus de décision et de validation long, nécessitant plusieurs étapes avant de pouvoir démarrer vos missions de conseil.

Il faut s’armer de patience et surtout, avoir suffisamment anticipé pour tenir jusqu’aux premiers paiements. C’est pourquoi votre besoin en fonds de roulement (BFR) sera élevé, surtout au démarrage de l’activité de consultant. Sans capital de départ, il faudra trouver le moyen de le faire financer (banque, aides à la création du Pôle emploi, etc.).

Guide : voici une liste (non exhaustive) des dépenses courantes pour les consultants :

Frais de création pour une activité de conseil : ceux-ci seront très variables en fonction de la forme choisie.

 Coûts Entreprise individuelle (EIRL) SARL EURL SA SAS SA
 Formalités 50,69 €* 150  /  450 € HT 700 / 800 € HT
 Conseils 0 250 / 1 000 € HT 300 / 1 000 € HT
 TOTAL 0 900 / 1 750 € HT 1.000 / 1 800 € HT

* Avec option pour le régime auto-entrepreneur, les formalités de création d’une entreprise individuelle ne coûtent rien.

Frais liés à l’existence de l’entreprise :

  • Frais de domiciliation quand vous ne pouvez domicilier votre activité à votre domicile,
  • Frais de fonctionnement : vos frais de déplacements et petit équipement de bureau, honoraires de votre expert-comptable et frais bancaires, assurances, téléphone…
  • Frais liés à la communication et votre équipement informatique : ordinateurs, supports de sauvegarde, dépenses liées à un éventuel site Internet (conception, nom de domaine, hébergement, création, etc.) et aux logiciels nécessaires à votre activité et bien sûr les divers abonnements associés (Internet, téléphonie…).

Les charges fiscales et sociales du consultant, soit :

  • Les cotisations sociales dues sur les rémunérations que vous vous versez.
  • L’impôt sur les sociétés si vous êtes en société (en entreprise individuelle à l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les bénéfices est supporté personnellement).
  • La CFE à partir de la 2e année d’activité.

Ces dépenses constituent donc les besoins à financer par l’activité. Pour vérifier que votre projet est viable, il va falloir évaluer votre chiffre d’affaires prévisionnel. Pour ce faire, dans le cadre d’une création d’activité de conseil, il convient d’évaluer d’abord votre « prix de journée » ou le montant que vous allez pouvoir facturer par jour pour le reporter au nombre de jours facturables à l’année…

Et le salaire du consultant indépendant alors ?

salaire consultant indépendant

Cette estimation des dépenses sert à vérifier ce que vous aller devoir payer pour exercer en tant que consultant indépendant, mais elle vous permet surtout ensuite de déterminer votre salaire de consultant indépendant.

Pour ce faire, en vidéo Claude Robin, expert-comptable et co-fondateur d’Amarris Direct vous explique le calcul de votre taux journalier moyen (TJM) ou comment calculer votre tarifs de consultant pour vous assurer de couvrir vos frais et de vous verser le salaire adapté à vos besoins.

Comment fixer son prix de journée pour devenir consultant indépendant ? Ratios et chiffres clés…

La mécanique est assez simple, vous allez rapporter à la journée, le montant estimé de rémunération que vous souhaitez.

Lorsque l’on démarre, le calcul « à la journée » est le plus simple. Mais, il existe d’autres manières de vous faire payer par vos clients : à la performance, en régie, au forfait… connaître les différentes méthodes de facturation des prestations de conseil peut se révéler utile lors de vos négociations clients, selon les missions et les projets, savoir mixer ces méthodes peut vous aider à tirer le meilleur parti d’une mission.

Bon à savoir : les temps facturables d’un consultant indépendant

Le plus souvent, le calcul du prix de journée d’un consultant se base sur 120 jours facturés/an, soit environ 1 jour/3.

On considère couramment qu’un consultant répartit son temps de travail comme suit :

  • entre 50 et 55 % du temps en prestation et production de service,
  • 20 % en ventes et prospection,
  • … le reste permet l’ajustement des prestations, la gestion et l’administration de l’activité.
Conseil en stratégie d’entreprise, année 2016
(résultats communiqués en 2017, échantillon de 244 personnes)
Montant net des recettesAchats /recettes nettesCharges de personnel/recette nettesImpôts et taxes (hors IRPP)Charges externes /recettes nettesBénéfice /recettes nettes
72 823 €1,4 %3,7 %4,3 %44,4 %46,5 % soit 33 855 € avant IRPP

Source : Unasa – Union nationale des associations agréées.

Et la comptabilité et la gestion quand on devient consultant ? Les points critiques à surveiller de près

En matière de gestion d’entreprise pure, si on laisse de côté vos obligations déclaratives de consultant souvent chronophages, une activité de consultant n’est pas des plus complexes à piloter. Vos charges sont souvent simples et relativement peu élevées, vos rentrées régulières dès que vous atteignez un certain seuil de développement.

Une fois le suivi comptable de votre activité de conseil mis en place avec un prestataire qui sait s’adapter à la spécificité de votre statut et vous accompagner avec un service comptable adapté aux consultants, la gestion comptable de votre activité est donc plutôt simple. Pour autant certains écueils courants peuvent facilement vous pénaliser : choix de la structure juridique, appels de cotisations en année 1 et 2, déduction de petits équipements, nos conseillers comptables en ligne détaillent ces points clés qui ne doivent pas devenir critiques.

Article publié initialement le 6 février 2019

Marie-Laure Bouchet

Content manager, rédactrice économique (gestion, développement des entreprises), spécialisée dans les sujets relatifs à l’accompagnement des petites entreprises.

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