Les avantages et les inconvénients d’un petit capital social
Vous souhaitez concrétiser un projet entrepreneurial ? Vous souhaitez passer de salarié à freelance, mais ne savez pas estimer le coût d’une telle démarche ? La création d’une société nécessite la définition d’un capital social. Cette action possède un caractère obligatoire pour différentes structures juridiques telles que les SASU et les EURL. Cependant, vous pouvez créer votre société en réduisant votre contribution au capital social à un petit montant, voire à l’euro symbolique. Mais est-ce judicieux de procéder ainsi ? Dans quels cas est-il intéressant d’envisager une faible contribution en capital social ? Comment déterminer le montant de ce capital social de façon stratégique ? Nos réponses dans les lignes qui suivent.
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Parlons-en !Qu’est-ce qu’un capital social ?
Le capital social est un apport financier ou en nature à apporter obligatoirement lors de la création de votre société. Le capital social est partagé en titres entre les différents associés et actionnaires de la société. Ce partage peut se faire sous forme d’actions ou de parts en fonction du statut juridique de la société pour lequel vous avez opté à sa création.
La constitution du capital social peut nécessiter la prise en compte d’un montant minimal. Ce dernier dépend du type de société que vous envisagez de créer. Les sociétés de type SARL, SNC, EURL, les sociétés civiles et les SAS/SASU ne sont pas soumises à l’obligation de fournir un capital minimum, contrairement aux sociétés anonymes (SA). Les créateurs de sociétés anonymes doivent fournir au minium 37 000 euros d’apport en capital social lors de la création de leur structure.
Remarque : les EIRL ne sont pas concernées par la notion de capital social. Dans leur cas, on parle de patrimoine d’affectation.
À quoi sert le capital social ?
Pour déterminer les avantages et les inconvénients d’un petit capital social, il est nécessaire de comprendre son utilité dans un premier temps. Un capital social remplit différents rôles.
- Le capital social sert à financer l’activité de la société à son lancement. Par exemple, dans le cas d’une SASU, cela permet de rémunérer le dirigeant de la société lors des premiers mois de l’activité. Le capital social garantit la possibilité de répondre aux besoins de la société en termes de fonctionnement : paiement des outils de marketing (publicité, prestataires externes, etc.), de logiciels et d’équipements essentiels au fonctionnement de la société (logiciel de comptabilité, ordinateurs, etc.).
- Le capital social joue aussi un rôle important lors d’une demande de prêt bancaire. Les banques lui accordent une attention particulière dans leur processus de prise de décision quant au fait d’accorder ou non un prêt bancaire.
- Le capital social permet de rassurer les partenaires commerciaux et financiers contribuant à l’activité d’une société.
Quels sont les avantages d’un petit capital social ?
Au vu de son rôle crucial pour assurer la pérennité de votre activité, vous pouvez certainement vous demander s’il est judicieux d’entamer son aventure entrepreneuriale avec un petit capital social. Cependant, dans certains cas, la création d’une société avec un apport faible peut s’avérer être une option pertinente. En effet, si vous êtes un indépendant dont le seul matériel de travail requis est un ordinateur, un petit capital social peut suffire pour couvrir les besoins de votre société lors de vos premiers mois d’activité. Ce cas de figure peut convenir aux profils professionnels suivants :
- les freelances en informatique (développeurs, architectes, data scientist, etc.) ;
- les formateurs ;
- les professionnels du marketing et de la communication ;
- les consultants indépendants.
Vous l’aurez compris, les prestataires de services peuvent se permettre de créer leur activité avec un capital social plus faible. Les entrepreneurs qui se lancent dans la vente de marchandises ou dans l’artisanat peuvent rencontrer plus de difficulté s’ils optent pour l’apport d’un capital social plus petit. Cela est dû au fait que la nature de leur activité requiert davantage d’investissement financier : matériel, équipements, acquisition de matières premières et de marchandises, etc.
Par ailleurs, de nombreux entrepreneurs optent pour la création d’une société avec un apport social d’une valeur d’un euro (un euro symbolique). Cela leur permet de diminuer leur investissement personnel. En effet, les sommes et les biens personnels investis dans la constitution d’un capital social ne sont plus accessibles au créateur de la société.
Toutefois, il est à noter que la déclaration du capital social ne doit pas se faire n’importe comment lors de la rédaction des statuts de votre société. Ainsi, il est intéressant d’opter pour la définition d’un capital social variable. Cela vous permet de modifier sa valeur ultérieurement sans frais supplémentaires lorsque vous serez en mesure de l’augmenter. En effet, dans le cas d’un capital social fixe, toute modification de son montant implique une modification des statuts. Pour un freelance, la modification du capital social peut par exemple intervenir après qu’il a vérifié la viabilité de son projet entrepreneurial.
Quels sont les inconvénients d’un petit capital social ?
L’idée de se lancer dans l’entrepreneuriat avec un petit capital peut être source de problèmes sur le court et le moyen terme.
- Le capital social d’une société doit être mentionné dans de nombreux documents émis par la société ou qui lui sont relatifs tels que les devis, les factures, le Kbis, etc. Cette information est également publique et facilement accessible aux investisseurs. Aussi, un faible capital social peut faire perdre la crédibilité de votre société aux yeux des investisseurs et des partenaires commerciaux ou financiers.
- Comme nous l’avons vu plus haut, les banques peuvent se montrer très frileuses quant à l’octroi de prêts bancaires aux sociétés au capital social faible.
- Le montant des capitaux propres d’une société doit être supérieur à la moitié du capital social. Or, au lancement d’une activité, des pertes peuvent être constatées. Elles peuvent avoir un impact négatif et considérable sur les capitaux propres de la société. Aussi, lors de la définition de votre capital social, vous devez vous assurer d’éviter ce scénario. En cas de difficulté, le dirigeant de la société doit convoquer une assemblée générale pour pallier le déficit. Cela peut conduire à la dissolution immédiate de la société ou au maintien de l’activité sous la condition d’augmenter le capital social de la société.
- Enfin, contrairement à ce qu’on peut penser, la responsabilité des associés peut bel et bien être engagée, s’ils font le choix de créer une société dont le capital social ne suffit pas pour assurer son fonctionnement.
En définitive, le fait d’opter pour un capital social faible implique des risques financiers, commerciaux et pouvant aussi affecter la responsabilité des entrepreneurs concernés. De ce fait, la définition du montant du capital social n’est pas une décision à prendre à la légère. C’est pourquoi il peut être judicieux et stratégique de demander le conseil d’un expert-comptable pour estimer le montant du capital social à envisager pour la création de votre société.
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