Vous rêvez de travailler comme consultant ou freelance ? Vous souhaitez développer un projet professionnel qui vous tient particulièrement à cœur ? Bonne nouvelle : le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) s’adresse à toute personne qui souhaite exercer une activité à titre individuel. Que cette activité soit ponctuelle (apport d’affaires, etc.) ou récurrente (conseil, commerce, etc.). L’objectif du statut auto-entrepreneur est de simplifier les formalités de création et de gestion administrative de l’entreprise. Néanmoins, avant de se lancer dans l’aventure, il est important de bien comprendre l’ensemble des avantages du statut d’auto-entrepreneur, et les obligations qui en découlent.

Les avantages du statut d’auto-entrepreneur en 2025
Voici les 4 principaux avantages du statut d’auto-entrepreneur :
- une immatriculation rapide de l’entreprise (obtention d’un numéro de Siret en quelques semaines) ;
- pas de comptabilité,
- pas de TVA à facturer,
- des charges sociales et un impôt sur le revenu calculés sur le chiffre d’affaires encaissé.
Ces 4 avantages indéniables du statut de micro-entrepreneur expliquent son large succès ces dernières années.
Attention, néanmoins, certains de ces atouts peuvent également devenir des inconvénients comme l’absence de TVA dans les limites des seuils de franchise en base de TVA.
Qui peut être auto-entrepreneur ?
Le dispositif de l’auto-entreprise s’adresse aux personnes physiques souhaitant exercer en nom propre. Il ne concerne donc pas les sociétés.
Toutes les activités ne peuvent pas bénéficier des avantages du statut d’auto-entrepreneur. Par exemple, les activités d’artiste-auteur, les professions libérales réglementées (avocat, médecin, expert-comptable, commissaire aux comptes, etc.), les activités agricoles et immobilières sont exclues du régime de l’auto-entrepreneur.
Le micro-entrepreneur n’est pas dispensé de diplômes, qualifications ou assurances professionnelles nécessaires dans certaines professions.
Comment cumuler le statut d’auto-entrepreneur et salarié ?
Le cumul statut d’auto-entrepreneur /statut salarié est l’un des avantagesdu dispositif.
Ce cumul est possible sous réserve que l’auto-entreprise ne fasse pas concurrence à l’employeur (même marché, mêmes prospects, etc.). L’auto-entrepreneur devra au préalable lui demander une autorisation écrite.
Comme pour tout créateur d’entreprise, la clause d’exclusivité est inopposable à l’auto-entrepreneur pendant un an, le temps de concevoir et de lancer l’activité d’auto-entrepreneur.
Passé ce délai, l’auto-entrepreneur devra demander la modification de son contrat de travail ou obtenir une autorisation écrite, sous peine de devoir choisir entre le statut d’auto-entrepreneur et celui de salarié.
Quels sont les plafonds de chiffre d’affaires pour le statut auto-entrepreneur ?
Le statut d’auto-entrepreneur peut s’appliquer si le chiffre d’affaires généré par l’activité est inférieur (2025) :
- à 188 700 € HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement.
- à 77 700 € HT pour une autre activité de services.
Attention, depuis les doublements des plafonds de CA au 1er janvier 2018, les auto-entrepreneurs peuvent être assujettis à la TVA tout en conservant les bénéfices du régime de la micro-entreprise (ou auto-entrepreneur). En effet, pour exercer en franchise de TVA, vous ne devez pas dépasser :
- 85 000 € pour les activités commerciales,
- 37 500 € pour les prestations de services.
Des seuils de tolérance sont prévus en cas de dépassement des seuils de la franchise. Voire aussi : le point sur la question de l’auto-entrepreneur et de la TVA.
Quelles sont les obligations des auto-entrepreneurs ou micro-entrepreneurs ?

C’est l’un des principaux avantages de ce régime depuis sa création. La gestion de l’activité est très simple. L’auto-entrepreneur a simplement l’obligation d’enregistrer ses encaissements et décaissements dans un livre-journal. Ainsi, en matière de facturation, vous facturez comme n’importe quel entrepreneur en numérotant vos factures de manière chronologique. Vous devez toutefois y indiquer la mention suivante, tant que vous exercez en franchise de TVA : « TVA non applicable, art. 293 B du CGI ».
Attention à bien rester en veille pour anticiper les dépassements de plafonds (seuils de TVA + CA). Pour vous aider, certaines applications vous alertent de ces dépassements.
Lorsque le micro-entrepreneur connaît un chiffre d’affaires supérieur à 10 000 euros pendant deux années consécutives, il doit ouvrir un compte bancaire dédié à son entreprise. Cependant, il est conseillé de le faire dès le début de l’activité afin de distinguer les entrées et sorties d’argent relatives au domaine personnel ou professionnel.
Devenir auto-entrepreneur : quelle imposition et quelles cotisations sociales ?
L’impôt sur le revenu du micro-entrepreneur
Le micro-entrepreneur bénéficie du régime réel simplifié, c’est à dire que ses cotisations sociales et son impôt varient en fonction du montant du chiffre d’affaires de l’entreprise et du caractère de l’entreprise (commerciale, artisanale ou libérale).
Pour le calcul de l’impôt, le chiffre d’affaires est soumis à un abattement forfaitaire : ce sont des charges estimées par type d’entreprise. Voici les pourcentages de l’abattement forfaitaire retenus sur les chiffres d’affaires :
- 34% pour une activité de service ;
- 50% pour une activité libérale ;
- 71% pour une activité de marchandise.
Cela permet d’obtenir le bénéfice imposable du micro-entrepreneur. Ensuite, le barème progressif de l’impôt sur le revenu s’applique au montant de ce bénéfice.
Ainsi, même si le chiffre d’affaires est peu élevé, le micro-entrepreneur sera redevable d’un impôt.
Pour déclarer ses revenus professionnels, chaque année le micro-entrepreneur remplit la déclaration de revenus n°2042-C Pro en y écrivant son chiffre d’affaires annuel. C’est ensuite le service des impôts qui calcule l’abattement forfaitaire et le montant de l’impôt à payer.
L’option du versement libératoire
Vous pouvez demander à bénéficier du versement libératoire de l’impôt, si votre revenu N-2 était inférieur à :
- 28 797 € pour une personne seule ;
- 57 594 € pour un couple ;
- 86 391 € pour un couple avec deux enfants à charge.
Grâce à ce dispositif, vous payez chaque mois en même temps que vos cotisations sociales votre impôt sur le revenu. Voici les taux de versement libératoire prévus en 2025 :
- 1 % pour les activités commerciales ;
- 1,7 % pour les prestations de services BIC ;
- 2,2 % pour les prestations de services BNC.
Pour éviter les déconvenues, pensez à vérifier que vous êtes toujours éligible à cette option, car elle sera reconduite automatiquement chaque année. C’est à vous de prévenir l’Urssaf lorsque vous voulez sortir de l’option du versement libératoire.
Les cotisations sociales de l’auto-entrepreneur
| Type d’activité | Taux de cotisations |
| Achat / Revente de marchandises (BIC) | 12,30 % |
| Prestations de services commerciales et artisanales (BIC) | 21,20 % |
| Autres prestations de services (BNC) | 24,60 %. Au 1er janvier 2026, il passe à 26,10 %. |
Vous paierez directement ces cotisations sociales à l’Urssaf lors de votre déclaration mensuelle ou trimestrielle. Ces cotisations permettent de payer votre protection sociale : retraite, assurance maladie, accidents du travail, etc.
Quelles aides pour les auto-entrepreneurs ?
Un auto-entrepreneur qui a quitté involontairement un emploi salarié et crée son entreprise ensuite peut bénéficier du chômage. En effet, il est bel et bien possible de cumuler revenus liés à une micro-entreprise et allocations de retour à l’emploi en attendant que vous puissiez vous verser un revenu fixe avec votre activité.
Des dispositifs comme l’ACRE qui permet de diminuer les cotisations sociales lors de la première année d’exercice ou l’ARCE qui permet d’obtenir un versement de ses allocations sous forme de capital peuvent faciliter l’entrée dans l’entrepreneuriat. Contactez votre conseiller France Travail pour en savoir plus.
Si vos revenus sont modestes, sachez que la Caf verse également une prime d’activité aux salariés et indépendants (selon le plafond de ressources).
Comment sortir du régime auto-entrepreneur ?
Vous avez réalisé un chiffre d’affaires nul sur une période de 24 mois consécutifs ? Vous allez sortir d’office du régime, car l’Urssaf effectue dans ce cas une radiation.
Et si vous voulez sortir volontairement du régime auto-entrepreneur ? Vous devez alors déclarer votre cessation d’activité au centre de formalités des entreprises (CFE) compétent. Dorénavant, la radiation d’une entreprise individuelle (donc d’une micro-entreprise) s’effectue directement en ligne via le Guiche unique des entreprises (site e-procédures.inpi.fr).
Si vous dépassez les seuils, vous allez devoir choisir une nouvelle structure juridique pour poursuivre votre activité.
Les questions les plus posées sur le régime de la micro-entreprise
Les cotisations retraite font partie du forfait social versé par l’auto-entrepreneur. Ces versements, calculés sur le chiffre d’affaires déclaré, permettent d’acquérir des droits pour la retraite de base et complémentaire.
Depuis le 1er juillet 2024, le taux global des cotisations sociales a augmenté pour atteindre 24,6% pour les BNC en 2025. Cette hausse renforce la protection sociale des auto-entrepreneurs, notamment via l’acquisition de points supplémentaires pour la retraite complémentaire. A noter : en l’absence de chiffre d’affaires déclaré, aucun droit à la retraite n’est acquis.
Qui n’a jamais rêvé de choisir ses horaires, ses missions et ses clients en toute autonomie ? La liberté et la flexibilité représentent les atouts majeurs du statut d’auto-entrepreneur face au salariat.
Un autre avantage réside dans la simplicité administrative du régime : pas de comptabilité complexe ni de TVA lorsqu’on reste sous les seuils. La création se fait rapidement en ligne via le portail du guichet unique de l’INPI, tandis que les déclarations mensuelles ou trimestrielles s’effectuent en quelques clics sur le site de l’Urssaf.
Fixer ses tarifs ou son TJM (taux journalier moyen) offre aussi une belle opportunité de maximiser ses revenus selon son expertise et la demande du marché.
Si vous hésitez encore, rien ne vous empêche de tester le statut tout en restant dans votre emploi salarié. Vous développez alors plusieurs sources de revenus simultanément et pouvez évaluer si l’activité indépendante sera suffisante pour subvenir à vos besoins.
Le plafonnement du chiffre d’affaires peut freiner les perspectives de développement. Une fois les seuils atteints, le passage à un autre statut juridique devient obligatoire, entraînant des obligations comptables et fiscales plus complexes.
La protection du patrimoine personnel est également moins forte que dans une société classique.
La couverture sociale limitée constitue un des inconvénients majeurs du régime micro-entrepreneur. Les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie restent modestes comparées à celles des salariés.
Le calcul forfaitaire des charges ne permet pas de déduire les frais professionnels réels comme l’achat de matériel, les déplacements ou de location d’un bureau. Cela peut réduire significativement la rentabilité pour les activités nécessitant des investissements importants comme les activités d’achat-revente.
>> En savoir plus sur les risques du statut auto-entrepreneur