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Calcul du seuil de rentabilité, définition et mode d’emploi

Mise à jour le 11/10/2021 5 min Marie-Laure Bouchet

Le calcul du seuil de rentabilité est assez simple. C’est le montant minimum de chiffre d’affaires (CA) à dégager pour être rentable, c’est-à-dire le moment où les comptes sont à l’équilibre (le fameux point mort) et à partir duquel vous commencez à gagner de l’argent. Méthode de calcul et conseil pour assurer le suivi quotidien de ce ratio clé, au moment de la création de l’entreprise, mais pas seulement.

Comment calculer son seuil de rentabilité : deux méthodes pour savoir quand vous êtes rentable

Essentiel au suivi de l’activité, le seuil de rentabilité fait partie des ratios à suivre de près.

Méthode 1 : calcul du seuil de rentabilité à partir des charges :

Seuil de rentabilité (SR) = charges fixes (CF) + charges variables (CV)

En faisant la somme de toutes les charges à payer, vous obtenez logiquement, le seuil de CA à partir duquel l’entreprise commence à dégager des bénéfices.

Méthode 2 : calcul du seuil de rentabilité à partir du CA réalisé :

Cette 2e formule met de côté le total des charges et part du principe que les charges variables sont en relation directe avec le CA :

Chiffre d’affaires (CA) – charges variables (CV) = marge sur coût variable (MSCV)

Pour que l’activité soit rentable, cette marge sur coût variable doit couvrir l’ensemble des charges fixes. Si lorsqu’en soustrayant les charges fixes de cette marge sur coût variable on arrive à 0, c’est donc que l’on a atteint le seuil de rentabilité.

Comment faire la distinction entre charges fixes et charges variables ?

Quelle que soit la méthode pour calculer le seuil de rentabilité, il faut dans tous les cas savoir bien distinguer les différentes charges réglées par l’entreprise.

Les charges variables, en fonction du niveau d’activité de l’entreprise :

Typiquement, ce sont les dépenses de matières premières nécessaires à la fabrication des produits, mais aussi les consommations d’énergie pour les activités industrielles, les contrats de sous-traitance, etc. La marge générée sur ces charges variables doit permettre de financer les charges fixes. Si ce n’est pas le cas, l’entreprise aura un besoin de financement.

Pour les consultants et professions libérales offrant une prestation purement intellectuelle, ces charges variables seront dans la plupart des cas quasi-inexistantes en dehors des rares cas de sous-traitance. En création, un consultant pourra s’appuyer sur son tarif horaire ou prix de journée et son taux de marge pour réaliser une estimation de CA prévisionnel.

Les charges fixes, ou ce qu’il faut tout de même payer, même sans CA :

A l’inverse des charges variables, les charges fixes correspondent à toutes les charges non reliées à votre niveau d’activité. Pour les lister, demandez-vous simplement, quelles seront les charges à payer, même en l’absence de CA ? Vos loyers, assurances, abonnements divers, frais bancaires et honoraires d’expertise comptable par exemple.

Les salaires et les charges sociales patronales constituent un autre exemple de charges fixes. Si vous avez des salariés, vous avez l’obligation de les payer, indépendamment de votre niveau d’activité.

Exemple de calcul du seuil de rentabilité

Commençons par déterminer le taux de marge sur coût variable :

Compte de résultatMontantPourcentage
Chiffre d’affaires (CA)150 000 €100 %
Charges variables (CV)35 000 €23 %
Marge sur coût variable (MSCV)115 000 €(CA-CV)77 %
(CA-CV) /CA x 100
Charges fixes (CF)70 000 € 
Résultat net (RN)45 000 € 

70 000 /0,77 =  90 910 €

Ensuite, pour calculer le seuil de rentabilité, il suffit d’appliquer la marge sur coût variable aux charges fixes :

En conclusion, dans cet exemple le point mort c’est-à-dire le seuil de rentabilité est de 90 910 €.

L’entreprise doit réaliser 90 910 € de chiffre d’affaires pour obtenir un résultat à « 0 ».

Après ce petit exercice, il apparaît que le calcul du seuil de rentabilité est assez simple quand on a toutes les données chiffrées de l’entreprise sous le coude. En création d’entreprise, alors que vous ne pouvez qu’estimer votre CA prévisionnel, cela devient tout de suite un peu plus compliqué. Voyons maintenant comment ce calcul du seuil de rentabilité va pouvoir s’opérer.

Attention, si vous êtes freelance ou consultants, le calcul du seuil de rentabilité ne sera pas forcément le seuil le plus intéressant pour analyser au mieux comment tirer le meilleur profit de votre activité. Pour ce faire, et surtout en création d’activité, il vous faut calculer votre TJM, le taux journaliser moyen, qui va vous permettre de facturer vos prestations en couvrant toutes vos charges et votre rémunération.

Comment calculer seuil de rentabilité en création d’entreprise, sans connaître son chiffre d’affaires ?

Lors de la préparation de votre business plan, vous ne connaissez pas encore votre chiffre d’affaires (même si vous en avez une petite idée, cela ne va pas suffire !).

Pourtant vous allez devoir déterminer le minimum de CA à dégager pour être rentable. Ce qui revient en fait au calcul du seuil de rentabilité.

Vous pouvez alors estimer ce seuil en utilisant votre prix de vente unitaire moyen et votre coût de revient unitaire moyen :

(Prix de vente unitaire – Coût de revient unitaire) / Prix de vente = taux de marge sur coût variable

Ensuite, comme dans l’exemple précédent, vous reportez ce taux aux charges fixes :

Charges fixes annuelles / taux de marge sur coût variable = Seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité apparaîtra dans le prévisionnel d’activité de votre business plan. Si vous faites un prévisionnel à 3 ans, calculez le seuil de rentabilité année par année. Il est important de pouvoir le déterminer en nombre de jours travaillés. C’est le point mort, soit le nombre de jours de travail nécessaire pour atteindre le seuil de rentabilité.

Reprenons l’exemple précédent. On détermine pour la 1re année un chiffre d’affaires de 150 000 € et un seuil de rentabilité de 90 910 €.

Le point mort en nombre de jours se calcule de la manière suivante :

Seuil de rentabilité / (chiffre d’affaires annuel /360)

Exemple de tableau de mesure du seuil de rentabilité :

 Année 1Année 2Année 3
Seuil de rentabilité90 910 €88 500 €89 200 €
Nombre de jours de CA218 jours 212 jours214 jours

En année 1, l’entreprise dégage donc du résultat à compter du 219ème jour.

Pour encore plus de clarté, présentez les données de votre prévisionnel d’activité sous forme de graphique :

Calcul du seuil de rentabilité

Le conseil de nos experts comptables pour le calcul du seuil de rentabilité

La formule de calcul du seuil de rentabilité est, on l’a vu, assez simple. Une fois l’activité en place, vos tableaux de bord de gestion comprennent d’ailleurs des indicateurs pour suivre la rentabilité de l’activité facilement.

C’est en création que l’exercice se complique, il faut s’appuyer sur des données chiffrées réalistes et ne négliger aucune charge. L’aide d’un professionnel du chiffre est à ce moment-là bien utile, surtout si vous cherchez des financeurs ou devez convaincre un banquier. Un expert-comptable peut vous faire profiter de sa connaissance de votre secteur et de ses particularités pour contrôler et corriger vos estimations. Il établira pour vous un prévisionnel d’activité clair qu’il vous suffira d’ajouter dans votre business plan.

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Article publié initialement le 12 février 2018

Marie-Laure Bouchet

Content manager, rédactrice économique (gestion, développement des entreprises), spécialisée dans les sujets relatifs à l’accompagnement des petites entreprises.

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