capitaux propres négatifs

Créer une entreprise sans capital, est-ce possible ? Est-ce recommandé ?

Publié le 17 juin 2014 3 min Claude Robin

Créer son entreprise sans argent est possible juridiquement parlant. Mais créer une entreprise sans capital de départ, est-ce vraiment une bonne idée ?  La réponse et les conseils de nos experts comptables pour créer avec tous les atouts de votre côté.

Créer son entreprise avec 0 euro : c’est possible.

Créer son entreprise avec presque 0 euro est possible juridiquement si vous démarrez en entreprise individuelle ou en auto-entrepreneur.

Pour créer une SARL, EURL ou SAS, le capital minimum est de 1 euro.  Certes, 1 euro peut suffire pour la forme, mais sachez que pour les SARL, SAS, EURL et SASU, les coûts de constitution (frais d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés, au répertoire des métiers et de publication au journal d’annonces légales) varient entre 300 et 700 euros voir davantage si vous vous faites aider par un spécialiste.
Il est  donc préférable de choisir un capital au moins égal au coût de constitution et de les faire payer par la société dès la création (ou de les avancer, puis de se faire rembourser la somme par la société après).
Par ailleurs, n’oubliez pas que l’état rembourse 18% du montant du capital souscrit par chaque associé sous forme de réduction d’impôt.

0 euro de capital de départ, un pari risqué.

Une entreprise en phase de création a besoin d’un minimum de fonds.
Pour lancer votre activité, vous aller devoir payer les frais de fonctionnement en attendant les premiers règlements de vos clients (loyer de votre local, vos déplacements professionnels, achat bureautique, dépenses de fonctionnement, charges et imprévus).

Pas de capital au départ = zéro aide et subvention. Vous risquez de vous heurter à un refus de la part d’un organisme prêteur ou d’un établissement financier. Vos chances de survie étant étudiées à la loupe, un capital inexistant peut faire tiquer banques et structures spécialisées.

Quelles solutions pour financer sa création ?

L’investissement privé de particuliers connu sous le terme « love money », c’est à dire avoir recours à un cercle de proches (amis, famille, relations) pour récolter des fonds,  est une possibilité.  En effet, depuis 2003, les entrepreneurs à la recherche de fonds ont un sérieux atout pour convaincre les potentiels investisseurs : les personnes physiques qui investissent dans le capital de petites et moyennes entreprises peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 18 % des versements effectués.

Des sites de microcrédit en ligne comme Babyloan ou Veecus soutiennent également les micro-entrepreneurs.

Une fois cette première étape franchie, avec quelques sous en poche, vous pourrez vous adresser à des structures spécialisées tels que l’ADIE, à une banque qui pourra solliciter le Prêt à la Création d’Entreprise d’Oséo, ou encore contacter les plateformes d’initiatives locales.

Le conseil de l’expert comptable

Pour ne pas vous tromper, le mieux est de faire un business plan avant de créer l’entreprise pour mesurer précisément le besoin de financement de départ de votre entreprise.
Etablir ce business plan vous permet de choisir le montant du capital social de votre entreprise en fonction de ses besoins réels.
N’oubliez pas non plus que le capital social d’une entreprise est un élément important de communication financière. Il permet de rassurer vos partenaires. Si vous en avez la possibilité, fixez le montant de votre capital social à au moins 1000 euros. Sauf cas particulier, un montant inférieur ne sera pas très rassurant pour vos partenaires banquiers et fournisseurs.

Claude Robin

Expert comptable et commissaire aux comptes et co-fondateur d'Amarris Direct, Claude Robin conçoit de nouveaux outils de gestion et se spécialise dans l’accompagnement des petites structures.

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