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Le calcul du taux d’amortissement par un expert-comptable

Mise à jour le 25/01/2023 6 min Marie-Laure Bouchet

Le taux d’amortissement est le pourcentage utilisé pour connaître l’amortissement d’un bien. Lorsqu’une entreprise fait l’acquisition d’un matériel ou d’un bien dans le cadre de la réalisation de ses prestations, ledit bien entre dans le patrimoine de la société. Au début, il fonctionne correctement, mais avec le temps, ce bien commence par montrer des signes de défaillance. Signe qu’il n’est plus neuf. Il est donc essentiel pour l’entreprise de connaître la durée qu’il lui reste pour acquérir un nouveau matériel afin de remplacer celui-ci. C’est dans cette optique que le calcul du taux d’amortissement est indispensable. En effet, il permet au dirigeant de déterminer avec précision la valeur du bien en un moment précis.

Il est à noter que l’expertise de l’expert-comptable est recommandée dans l’optimisation et l’amortissement des biens composant le patrimoine d’une entreprise. Cela dit, découvrez ici comment se fait le calcul du taux d’amortissement par un expert-comptable.

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Comprendre les termes amortissement et taux d’amortissement

Pour comprendre l’intérêt du taux d’amortissement et ce qu’il est réellement, il faut tout d’abord appréhender la notion d’amortissement et l’utilité de celui-ci.

Amortissement comptable : qu’est-ce que c’est ?

L’amortissement comptable est l’action par laquelle on répartit la perte de la valeur d’un bien sur sa durée globale d’utilisation. Dans la pratique, cela revient à opérer une différence entre la valeur nette comptable (VNC) d’un bien et sa valeur brute.

Pour précision, la valeur nette représente la valeur comptable du bien à un certain moment de son utilisation. Autrement dit, elle est la valeur brute déduite des amortissements et de la dépréciation subis par ledit bien. La valeur brute, quant à elle, correspond au coût d’achat et au coût de revient du bien acheté par l’entreprise.

Taux d’amortissement : que comprendre ?

Il s’agit du taux à utiliser pour procéder au calcul effectif de l’amortissement comptable d’un bien. Il est à préciser qu’il diffère suivant :

  • la durée d’amortissement ;
  • la méthode de calcul : linéaire (qui est la plus utilisée), dégressif (où les annuités sont décroissantes).

La durée de l’amortissement d’un bien

Pour parvenir à un résultat probant et efficace, il est indispensable de connaître la durée d’amortissement de l’immobilisation. En effet, le taux d’amortissement à calculer dépend étroitement de cette durée.

Pour information, la durée de l’amortissement se fonde essentiellement sur la nature du bien à amortir. Par exemple, pour amortir une voiture, il faudra plus de temps que pour un matériel de bureau comme un stylo. C’est la même optique pour un bien immeuble et un ordinateur. Par conséquent, les biens ne se valent pas et n’ont donc pas le même temps d’utilisation.

Cela dit, quelle durée d’amortissement choisir pour que le calcul soit efficace et utile pour l’entreprise ?

Les différentes méthodes de calcul du taux d’amortissement

Actuellement, il existe deux méthodes pour calculer le taux d’amortissement d’un bien. Il s’agit de :

La méthode d’amortissement linéaire

En règle générale, la méthode de calcul du taux d’amortissement linéaire échelonne la valeur du bien à amortir. Dans les faits, cela conduit à une division équitable sur toute sa durée de vie présumée.

Pour la pratique, cela donne une formule du genre :

Taux d’amortissement linéaire d’un bien A : 1/durée de vie d’amortissement

Pour s’exercer : l’entreprise acquiert un bien au prix de 20 000 € HT qui doit être amorti sur une dizaine d’années (10). En admettant que la durée de l’amortissement de ce bien soit de 10 ans, le taux d’amortissement donne automatiquement 1/10 soit 10 %.

Avec ces données, le calcul de l’amortissement de ce bien donne : valeur brute du véhicule x taux d’amortissement

En chiffre brut, cela donne l’opération : 20 000 x 10 % = 2 000 €

Voilà donc l’amortissement comptable du bien acheté par la société. En d’autres mots, il s’agit de la valeur (déjà utilisée) dudit bien.

Pour calculer la valeur nette comptable (VNC) du bien au bout de la première année de sa mise en service, il faut à présent faire la différence entre l’amortissement comptable de ce matériel et la valeur brute du bien :

20 000 – 2 000 = 18 000 €

En résumé, un bien à amortir sur 10 ans et payé à 20 000 € perd 2 000 € de sa valeur à la fin de la première année.

La méthode d’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif ne peut être utilisé que sur les biens neufs qui ont une durée de vie de plus de 3 ans. Ici, les annuités sont décroissantes et non égales comme dans le second cas. Cela dit, pour le calcul de l’amortissement dégressif, le taux s’évalue selon la formule suivante :

Taux d’amortissement dégressif : (1/durée d’utilisation) x coefficient dégressif.

Il est à noter que le taux d’amortissement dégressif se transforme en taux d’amortissement linéaire si le résultat trouvé par calcul de l’amortissement dégressif est inférieur au résultat de celui linéaire. Par ailleurs, ici, l’estimation du coefficient dégressif est fondée sur la durée pendant laquelle le bien à amortir est utilisé. Le tableau suivant présente les coefficients dégressifs suivant la durée d’utilisation :

Durée d’utilisation du bien acquis

Coefficient dégressif

2 à 4 ans

1,25

5 à 6 ans

1,75

Plus de 6 ans

2,25

Pour s’exercer : une entreprise acquiert un bien d’une valeur brute de 2 000 € pour une période d’utilisation de 4 ans.

Dans une telle situation, le calcul du taux d’amortissement se fait comme suit :

(¼) x 1,25 = 31,25 %

Ensuite, pour calculer l’amortissement dégressif du bien, il faut le faire année par année de la manière ci-dessous :

Année 1 : 2 000 x 31,25 % = 625 €

En continuant le calcul sur les autres années, la valeur nette comptable du bien continuera à décroître jusqu’à atteindre 0 au bout de la 4e année.

Amortissement linéaire ou amortissement dégressif : quelle méthode choisir ?

La première information à retenir sur ces méthodes, c’est qu’elles poursuivent le même but : calculer la perte de valeur d’un bien sur des années d’utilisation. Toutefois, dans la pratique, la méthode de l’amortissement dégressif précipite la dépréciation du bien durant les premières années suivant son achat. En d’autres mots, l’amortissement dégressif permet d’amortir plus vite et plus rapidement un bien acheté.

Cela s’explique par le fait que l’amortissement dégressif soit déduit du bénéfice. En effet, ce procédé influence le montant des impôts que doit payer l’entreprise. Il faut tout de même dire que suivant cette méthode, la société a un réel avantage fiscal durant les premiers mois de l’utilisation de l’immobilisation.

En revanche, lorsque la méthode de calcul de l’amortissement linéaire est privilégiée, l’entreprise jouit de la constante. Ici, le bien se déprécie d’une façon linéaire.

Un choix selon le Code Général des Impôts

Pour savoir avec précision quelle méthode il faut utiliser, une entreprise doit tout d’abord prendre connaissance de la liste des investissements contenus dans l’article 39 A-1 et l’article 22 du code Général des Impôts.

En fait, dans la pratique générale, l’amortissement linéaire est possible pour n’importe quel investissement réalisé par une société. Cependant, avant de faire usage de l’amortissement dégressif, il est nécessaire de faire recours à la liste du code des impôts.

Par ailleurs, pour information, il est indispensable que ce soit le comptable de l’entreprise ou l’expert-comptable engagé pour la tenue des comptes financiers qui fasse ces différents calculs. Pour finir, il est à retenir qu’il existe deux méthodes populaires de calcul de l’amortissement des biens d’une entreprise :

  • l’amortissement linéaire qui permet une dépréciation constante tout le long de la période d’utilisation du bien. Cette méthode est aussi le gage d’une amélioration du résultat de l’entreprise pendant les premières années de l’utilisation du bien ;
  • l’amortissement dégressif qui donne un avantage certain à la société qui en fait usage en matière d’imposition. Ce qui le rend utile aux investissements importants d’une entreprise.

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Article publié initialement le 24 avril 2019

Marie-Laure Bouchet

Content manager, rédactrice économique (gestion, développement des entreprises), spécialisée dans les sujets relatifs à l’accompagnement des petites entreprises.

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